En Californie, la défaite de l’élue progressiste Katie Porter

Nombre de PDG, de lobbyistes, de banquiers, et de responsables en tout genre vont respirer. Katie Porter, la terreur de la Chambre des représentants, ne les menacera plus de son tableau blanc inquisiteur, utilisé en séance pour dénoncer la corruption des puissants. L’élue démocrate, vice-présidente du groupe progressiste au Congrès, ne siégera plus au Capitole en 2025. Elle a été battue mardi 5 mars en Californie lors de la primaire pour le sénat des Etats-Unis.
Selon un système spécifique au grand Etat de l’ouest américain, surnommé Jungle Primary (« primaire de la jungle »), démocrates et républicains concourent dans la même compétition. Seuls les deux premiers restent en lice pour l’élection de novembre. Arrivée troisième dans la course pour remplacer Dianne Feinstein, la doyenne du sénat morte en septembre 2023, Katie Porter, 50 ans, a été éliminée.
Son collègue Adam Schiff, 63 ans, le représentant de la 30e circonscription de Californie (qui englobe Hollywood), est arrivé en tête. Ancien procureur, ex-président de la commission du renseignement de la Chambre, il avait dirigé l’accusation lors du premier procès en destitution de l’ancien président américain, Donald Trump, début 2020, ce qui lui a donné rang de héros auprès de la base démocrate. Son trésor de guerre se montait à plus de 35 millions de dollars (32 millions d’euros).
Soutenu par l’ancienne présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, Adam Schiff était donné favori. La surprise est venue du candidat de dernière minute, Steve Garvey, qui s’est présenté sous l’étiquette républicaine. Ex-joueur professionnel de base-ball de l’équipe des Dodgers, le septuagénaire avait un nom relativement connu, ce qui lui a permis d’échapper aux contraintes des campagnes électorales (meetings, interviews), tout autant qu’à la présentation d’un programme. Dans un Etat très anti-Trump, il avait refusé de confirmer qu’il allait voter le 5 novembre pour l’ancien magnat de l’immobilier, comme en 2016 et en 2020.
En apportant son soutien à « l’énergique » Katie Porter, le San Francisco Chronicle avait qualifié Steve Garvey, 75 ans, d’« emblème du déclin du Parti républicain de Californie ». Le score inattendu de l’ancienne vedette de base-ball pourrait cependant être le signe d’une remontée du Grand Old Party (GOP) dans un Etat où les démocrates contrôlent tous les échelons du pouvoir. « Bienvenue au come-back de la Californie », a lancé le républicain dans son discours d’après résultats à Palm Desert. Il a attribué son score au mécontentement de nombreux Californiens quant à la situation de l’Etat. « La Californie n’est plus le battement de cœur de l’Amérique, a-t-il dit. Ce n’est plus qu’un murmure. »
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